UNE RECONDUCTION
Le ministère de l’Intérieur a dévoilé la liste des neuf membres de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), chargé de superviser les prochains scrutins prévus en septembre 2025. Cette annonce intervient dans une phase de derniers réglages du dispositif électoral, censé garantir la transparence du processus.
Parmi les personnalités retenues, six avaient déjà supervisé la dernière présidentielle, suscitant des interrogations sur la volonté réelle de renouveau. Cette reconduction partielle, bien que conforme aux articles 30 et 32 de la loi 001/2025 portant Code électoral, semble davantage faire la part belle à la continuité qu’à l’innovation. Pourtant, dans cette optique de renforcement démocratique, plusieurs voix s’attendaient à un autre dispositif, synonyme de rupture et de rajeunissement.
Le processus de sélection a débuté par un appel à candidatures ayant recueilli 85 dossiers. Après une présélection et des enquêtes de moralité, la liste finale a été arrêtée. Parmi les profils retenus figurent notamment Scholastique Laurencia Ayoli Letsina, Lydie Mamiaka et Marius Ndong Ondo. Les candidats non retenus disposent de 48 heures pour déposer un recours gracieux, que le ministère s’est engagé à examiner sous deux jours.
“Cette reconduction partielle des membres de l’ACER pose un réel problème de perception. Elle risque de renforcer la méfiance des citoyens envers l’impartialité du processus électoral, de décourager les candidatures nouvelles en raison d’un manque de renouvellement réel, et de perpétuer des pratiques peu innovantes dans l’organisation des scrutins. Il devient urgent de promouvoir une gouvernance électorale réellement ouverte et tournée vers l’avenir”
souligne un enseignant de l’Université Omar Bongo (UOB).
De fil en aiguille, l’ACER s’installe comme une pierre angulaire du système électoral gabonais. Sa mission assignée : veiller au bon déroulement des opérations, proposer des ajustements, et lever les inquiétudes sur la régularité du scrutin. Pour y parvenir, tous les membres devront être sur la même longueur d’onde, face à une opinion publique encore méfiante.