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RETROUVE SES ESPRITS

RETROUVE SES ESPRITS
À l’approche des élections de septembre, la société civile gabonaise, jadis adulée pour ses « bons états de service » dans la lutte contre le régime Bongo, cherche aujourd’hui un second souffle.

À l’approche des élections de septembre, la société civile gabonaise, jadis adulée pour ses « bons états de service » dans la lutte contre le régime Bongo, cherche aujourd’hui un second souffle. Une partie de ses figures, propulsées au rang de députés ou sénateurs après le coup d’État d’août 2023, se retrouve face à une épée de Damoclès suspendue : seront-ils reconduits dans l’arène politique, ou relégués au rang de canards boiteux ?


Malgré ce flou, ces anciens poids lourds de la contestation ne désarment pas. Cette semaine, ils ont tiré une nouvelle sonnette d’alarme, exigeant que la justice traite, au pas de charge, les dossiers de corruption liés à l’ancien régime. Leur cible principale : le clan Bongo, et notamment Sylvia Bongo, objet d’un coup de boutoir judiciaire après sa plainte déposée en France. Libreville, de son côté, dénonce une tentative de court-circuiter le processus de justice en cours.


Mais derrière cette agitation, la société civile avance en ordre dispersé. Certains semblent à la solde du pouvoir de Brice Clotaire Oligui Nguema, quand d’autres jouent les ténors critiques. Ce bras de fer entre loyauté institutionnelle et fidélité aux idéaux révolutionnaires risque de peser lourd dans les urnes. L’opinion publique pourrait les accuser de navigation à vue, voire d’avoir pris les lanternes pour des vessies, oubliant les promesses du CTRI.


Si certains espèrent un come-back politique, voire un retour gagnant, d’autres sont clairement en panne d’idées et de soutien populaire. Le Gabon, lanterne rouge de la transparence en Afrique centrale, ne peut plus rater le coche des élections crédibles.


La tension monte d’un cran à mesure que l’échéance approche. Dans ce climat qui sent le soufre, la société civile tente de prouver qu’elle n’est pas le parent pauvre de la transition, mais un véritable garde-fou. Reste à voir si elle reprendra du poil de la bête, ou si les Gabonais, déçus par son double jeu, lui tourneront le dos. Septembre est dans deux mois et le verdict des urnes pourrait bien briser les ailes de certains ténors de la société civile.


 

Par Pamphile EBO

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