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OÙ SONT LES NOUVELLES PIÈCES DE MONNAIE ?

OÙ SONT LES NOUVELLES PIÈCES DE MONNAIE ?
Malgré les milliards injectés par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), la pénurie de pièces de monnaie continue de faire des ravages dans le Grand Libreville et à l’intérieur du pays.

Malgré les milliards injectés par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), la pénurie de pièces de monnaie continue de faire des ravages dans le Grand Libreville et à l’intérieur du pays. Dans les rues, les marchés et les taxis, trouver de la petite monnaie, parfois même de simples pièces de 100 ou 200 francs CFA, relève aujourd’hui d’un véritable parcours du combattant.


« De fois on trouve, de fois on ne trouve pas… »


confie Franck Onomo, taximan à Libreville, résigné.


« Tu peux avoir des pièces de 2000, mais en 30 ou 40 minutes, tout est parti. Les clients ne sont jamais satisfaits, et souvent ils montent sans prévenir. Quand on a, on donne. Quand on n’a pas, on les laisse partir. »


Comme lui, des milliers de professionnels du transport vivent une véritable galère quotidienne, contraints parfois de refuser des courses ou d’entrer dans des échanges tendus avec des passagers frustrés.


Et le problème ne s’arrête pas là. Les commerçants, les petits vendeurs de rue et les usagers ordinaires sont eux aussi pris au piège de cette crise monétaire.


« Depuis ce matin, j’ai seulement 200 francs. Jusqu’à présent, je n’ai pas vu une seule pièce »


se lamente M. Pascal, lui aussi taximan.


Pourtant, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) avait promis un renforcement massif de la circulation de la monnaie divisionnaire, avec l’appui logistique et financier de la Banque mondiale. L’objectif était clair : fluidifier les échanges et dynamiser les transactions de proximité. Mais sur le terrain, le constat est amer. Les effets de cette injection monétaire se font toujours attendre, et les circuits de distribution semblent grippés.


Mme Bibiane, une riveraine, regrette : 


« On nous insulte de partout, que ce soit les chauffeurs ou les vendeurs. Hier, j’ai tendu un billet de 500 pour une course, on m’a insultée parce que je n’avais pas de monnaie. Que le gouvernement s’occupe de ça ! »


Les causes de cette pénurie restent floues : dysfonctionnement logistique, rétention de monnaie, mauvaise gestion ? En attendant des réponses claires et des mesures efficaces, les Gabonais subissent, impuissants. Transactions bloquées, tensions nerveuses, perte de temps : cette crise silencieuse devient un fardeau de plus dans un quotidien déjà alourdi par d’autres difficultés. 


 

Par Pamphile EBO

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