VICTIMES D'INONDATIONS AU HAUT-DE-GUÉ-GUÉ

À Libreville, dans le quartier Haut de Gué-Gué, situé dans le premier arrondissement, les grandes pluies sont synonymes de cauchemar pour des dizaines de familles. En cause, l'absence de canaux d'évacuation d’eaux et des constructions publiques et privées anarchiques, qui ont exacerbé une situation déjà précaire. Face à cette urgence, les habitants interpellent le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, espérant qu'il prenne enfin à bras-le-corps une crise qui dure depuis près d’une décennie.
Derrière les façades d’immeubles du Haut de Gué-Gué, la réalité est bien plus sombre. Les inondations, qui frappent le quartier chaque saison des pluies, sont devenues récurrentes depuis 2015. Sylvia, habitante du quartier, témoigne de son calvaire :
« On ne vit plus en paix ici. Dès qu’il pleut, on ne dort pas. On doit tout mettre en hauteur, évacuer l’eau, parfois même quitter la maison. C’est invivable»
Le phénomène s’est accentué depuis les travaux d’aménagement au camp De Gaulle, qui auraient, selon les riverains, fermé un canal essentiel à l’écoulement naturel des eaux. Résultat : les eaux stagnent et envahissent les habitations.
Louise Abessolo, une sexagénaire propriétaire de plusieurs logements, voit son patrimoine s’effondrer.
« J’avais 11 maisons ici. Aujourd’hui, toutes sont vides, inondées jusqu’aux fenêtres. Plus personne ne veut y habiter. Mon mari et moi avons tout perdu »
Pour Lucie Obiang, mère de famille et ancienne employée de maison, l’émotion est à son comble.
« J’ai tout donné pour construire ces maisons, pour mes enfants. Aujourd’hui, je n’ai plus rien. Je supplie le président Oligui de venir voir de ses propres yeux ce que nous vivons ici. Je l’ai voté parce que je crois qu’il peut changer les choses »
Selon les données les plus récentes, environ 0,25 % de la population gabonaise est exposée au risque d’inondation, avec une concentration notable dans l’Estuaire et l’Ogooué-Maritime. Haut de Gué-Gué en est aujourd’hui l’un des symboles les plus alarmants.
Les populations attendent désormais des actes forts et concrets. Car si l’eau continue de monter, c’est la catastrophe.