La société nigérienne COMIREX, contrôlée majoritairement par des acteurs locaux à hauteur de 60 % et soutenue par l'État à hauteur de 40 %, a annoncé le lancement d’un projet industriel majeur dans le nord du Niger. Ce projet, financé à hauteur de 14,423 milliards de FCFA par la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), marque une étape décisive dans le développement de l'industrie minière au Niger, une région riche en ressources naturelles mais encore sous-exploitée.

Ce projet d’envergure vise à exploiter un gisement d'uranium situé à Maradi, à 625 kilomètres de la capitale Niamey, et à ériger une usine de production d’acide sulfurique à Arlit, un site éloigné de 1153 kilomètres de Niamey. Ces deux initiatives s’inscrivent dans une vision ambitieuse de valoriser les ressources locales et de renforcer la souveraineté industrielle du pays.

L’un des objectifs centraux de ce projet est de transformer annuellement 624 000 tonnes de minerai d’uranium en un concentré de haute qualité, communément appelé « jus de riche ». Sur ce volume, 243 tonnes seront directement commercialisées, assurant une entrée significative de revenus pour la société et pour l’État nigérien. En parallèle, l’usine de production d’acide sulfurique, un élément clé pour le traitement de l’uranium, sera capable de produire chaque année 150 000 tonnes de ce produit stratégique.

Au-delà de son impact direct sur l’industrie minière, ce projet aura des retombées significatives sur l’économie locale. La création de 360 emplois directs, dont la majorité bénéficiera aux populations locales, contribuera à dynamiser l’économie de la région, tout en offrant de nouvelles opportunités de formation et de développement aux jeunes générations. Ce renforcement de l’activité industrielle aura également un effet multiplicateur sur les secteurs liés, comme les services et la logistique, favorisant ainsi une croissance inclusive.

L'impact économique du projet va bien au-delà de la création d'emplois. Selon les projections de la BOAD, la valeur ajoutée annuelle générée par l'ensemble de l’opération serait estimée à 11,4 milliards de FCFA. Cette augmentation significative des retombées économiques contribuera à solidifier les finances publiques du Niger, avec une hausse des recettes fiscales annuelles de l’ordre de 2,3 milliards de FCFA.

Ainsi, ce projet représente non seulement une avancée majeure pour l’industrie minière nigérienne, mais également un levier stratégique pour la diversification économique et la stabilisation des finances de l'État. 

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