DANGOTE REFINERY PAIE 1 MILLION DE BARILS DE BRUT CEIBA EN PROVENANCE DE GUINÉE-ÉQUATORIALE

La Dangote Refinery, la plus grande raffinerie d'Afrique avec une capacité de raffinage de 650 000 barils par jour, a récemment franchi une étape importante dans sa stratégie d'approvisionnement. L'entreprise nigériane a réalisé son premier achat de pétrole brut Ceiba, un produit extrait au large des côtes de la Guinée Équatoriale. Cette cargaison de 950 000 barils, d’une qualité moyenne et douce, a été acquise auprès du géant pétrolier britannique BP, un acteur majeur du négoce mondial d’hydrocarbures, selon les informations rapportées par Argus Media.
Ce brut, réputé pour sa faible teneur en soufre et sa densité modérée, facilite le processus de raffinage et est très apprécié des raffineurs. Jusqu'à présent, il était principalement destiné à l'exportation vers la Chine, qui a absorbé en moyenne 18 000 barils par jour l'an dernier, ainsi que vers l'Europe, notamment l’Espagne et les Pays-Bas. L’entrée de la Dangote Refinery dans le cercle des acheteurs de Ceiba marque un tournant sur le marché, où les bruts nigérians, autrefois incontournables en Europe, subissent désormais une concurrence accrue. Des bruts tels que le CPC Blend kazakh, le WTI américain, et d’autres pétroles américains se font une place de plus en plus grande sur le marché mondial, souligne Argus.
Cet achat, prévu entre le 12 et le 13 avril 2025, fait partie d’une stratégie plus large de diversification des sources d'approvisionnement. En janvier dernier, des sources internes avaient révélé que Dangote Refinery envisageait de couvrir au moins 50% de ses besoins en pétrole brut par des importations. Ce mois-ci, elle a également acquis une cargaison de Sahara Blend, un brut algérien léger et doux, en provenance du négociant Glencore. Cette démarche vise à minimiser les risques liés aux fluctuations de l’offre domestique et à garantir un approvisionnement constant dans un contexte de plus en plus incertain pour le pétrole nigérian.
La situation du marché pétrolier nigérian a en effet été marquée par des difficultés de production, alimentées par l’instabilité politique et la baisse des investissements. En 2022, le Nigéria a perdu sa position de premier producteur de pétrole en Afrique, un titre qu’il détenait depuis plusieurs années. Bien que le pays ait connu un regain de production début 2023 grâce à l’intervention du gouvernement, la production nationale peine encore à atteindre les niveaux attendus par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), avec un quota fixé à 1,75 million de barils par jour.