tvplusafrique

Société

OGOOUÉ-LOLO : LE CHEF DE MISSION DU CTRI DÉNONCE LA COMPLICITÉ DES RESPONSABLES LOCAUX DE POPA

OGOOUÉ-LOLO : LE CHEF DE MISSION DU CTRI DÉNONCE LA COMPLICITÉ DES RESPONSABLES LOCAUX DE POPA
Dans un discours ferme et sans langue de bois, le responsable a dénoncé l’insuffisance des travaux réalisés et a mis en lumière des manquements graves dans l’exécution du projet.

Au cours d'une visite de contrôle sur la route du district de Popa, dans le département de la Lolo-Bouenguidi, province de l’Ogooué-Lolo, le chef de mission de contrôle du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) a exprimé ce mois de mai 2025 son mécontentement face à l’état des travaux sur un chantier routier, soulevant des questions sur la qualité et l'effectivité des projets en cours.


Dans un discours ferme et sans langue de bois, le responsable a dénoncé l’insuffisance des travaux réalisés et a mis en lumière des manquements graves dans l’exécution du projet.


“On vous donne un marché, on vous demande de faire une voie, mais c'est chez vous, mon frère. C'est chez vous que la voie, même, on la mette à 9, 8 mètres"


a déclaré le chef de mission, visiblement frustré par la situation. Selon lui, le chantier ne répondait pas aux standards attendus, malgré les importantes sommes allouées pour sa réalisation.


Il a souligné que l’argent destiné au chantier était considérable, mais que les résultats étaient loin d’être à la hauteur des attentes.


“Et ils ont reçu beaucoup d'argent”


a-t-il martelé, faisant référence aux fonds alloués à la province pour la modernisation des infrastructures routières.


Par ailleurs, le chef de mission a pointé du doigt la mauvaise gestion des travaux, notamment le manque d’entretien des talus et la mauvaise qualité de la voie elle-même.


“Les talus ne sont pas propres, la voie même on ne sait pas c'est quel genre de voie c’était. 3, 4 mètres… voilà, c'est pas bon”


a-t-il ajouté. Il a indiqué clairement que les travaux réalisés étaient loin de respecter les critères techniques et qualitatifs qui avaient été fixés.


Mais ce qui a particulièrement retenu l’attention, c’est l’accusation de complicité portée par le chef de mission à l’encontre des responsables locaux. Selon lui, ces derniers, qui étaient présents sur le site du chantier, ne faisaient rien pour remédier à la situation :


“Vous êtes complices, je vous dis vous êtes complices. Vous savez pourquoi ? Parce que vous passez là tous les jours et vous n’interpellez même pas ces gens-là pour dire que ce que vous faites là n’est pas bon. Vous êtes complices et vous savez ce que vous gagnez là-dedans”


 Cette déclaration a suscité de vives interrogations sur l’efficacité et l’intégrité des parties prenantes dans la gestion des chantiers publics dans cette région.


La frustration du chef de mission était palpable, et il n’a pas hésité à exprimer sa déception :


“On va repartir parce que moi je ne sais même pas ce qu'on va encore faire là. On fait quoi là ? Vaut mieux partir”


a-t-il conclu, laissant entendre qu'une réévaluation du projet était inévitable.


Les travaux de la route du district de Popa s’inscrivent dans un cadre plus large de projets de développement visant à améliorer les infrastructures dans la province de l’Ogooué-Lolo. Lors de sa visite en mai 2024, le Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait remis un chèque de 7 milliards de FCFA aux autorités locales pour soutenir la mise en œuvre des projets d’infrastructures dans cette région du sud-est du pays. Le Président s’était alors engagé à offrir aux populations locales un meilleur bien-être en concrétisant des projets prioritaires touchant directement leurs conditions de vie.


Cependant, la déclaration du chef de mission du CTRI soulève des doutes quant à la bonne gestion des fonds alloués. Les responsables locaux et les entreprises en charge des travaux seront désormais sous une pression accrue pour répondre aux attentes du gouvernement et des populations.


Si la transition politique en cours a pour ambition de rétablir l'ordre et la transparence dans la gestion des projets d'infrastructures, des contrôles rigoureux sur le terrain semblent plus que jamais nécessaires.


 

Par Pamphile EBO

Top Articles