OWENDO: UN ENFER POUR LES HABITANTS DE SHANGHAÏ

Le quartier Shanghaï, situé derrière le carrefour SNI dans le 1er arrondissement de la commune d'Owendo, à quelques kilomètres du cœur de Libreville, incarne le paradoxe frappant d’une capitale en pleine expansion, où l’inégalité sociale et la précarité urbaine restent palpables.
Ce quartier, autrefois un espace marécageux, est aujourd'hui un enchevêtrement de maisons construites sur pilotis et de déchets qui jonchent chaque coin des ruelles étroites. Les conditions de vie des habitants sont loin d’être dignes, et le quotidien des résidents s’apparente davantage à une lutte incessante pour survivre qu’à un simple mode de vie.
Dans cette zone frappée par une urbanisation rapide et parfois incontrôlée, la mangrove, autrefois foisonnante, a été détruite pour laisser place à ces constructions précaires. Ce sont des habitations de fortune, où la dignité humaine semble reléguée au second plan. Le plus souvent, pour se déplacer d’un endroit à l’autre, les habitants sont contraints de faire des acrobaties, passant d’une planche à une autre, risquant leur vie à chaque pas.
Et lorsque la pluie s’invite, le calvaire devient encore plus insupportable : inondations, saleté omniprésente, épidémies et maladies se propagent, menaçant la santé de tous, en particulier celle des enfants.
"Ici à Shanghai, sincèrement, moi je vais pas mentir, nous vivons mal. Il y a la saleté partout, les eaux, les moustiques, les insectes. La saleté partout, on souffre, les enfants tombent malades, les odeurs, on ne sort pas"
confie, la voix pleine de désespoir, un habitant du quartier au micro de Cliff Tchinga Mavoko de TV+Afrique. Un cri de détresse qui résume la vie quotidienne de cette population abandonnée, privée de tout cadre de vie sain et décent.
Les causes de cette misère sont avant tout économiques. Faute de moyens financiers pour accéder à un logement digne, les habitants se voient contraints de s'installer ici, dans ces conditions inhumaines, malgré la menace constante des risques sanitaires et environnementaux.
"Si nous vivons dans ces conditions, c'est parce qu'on n'a pas pu trouver mieux ailleurs. On était obligés de supprimer la mangrove pour pouvoir installer les logements"
explique un autre résident à TV+Afrique. Un résident qui met en lumière la dure réalité de ceux qui n’ont d'autre choix que de vivre dans la précarité.
Face à cette situation alarmante, les habitants de Shanghai, derrière le carrefour SNI, lancent un appel désespéré aux autorités gabonaises, en particulier au Chef de l'État, pour qu'une intervention urgente soit menée afin d'améliorer leurs conditions de vie.
"Le mot qu'on peut dire c'est que vous visitiez un peu notre quartier, parce que là on ne marche pas bien. Les planches ici, c'est vraiment en catastrophe, et quand il y a l'inondation, on ne marche pas bien. Donc Oligui, est-ce que vous pouvez s'il vous plaît, de grâce, venir un peu regarder ce quartier-là et essayer de nous aider ?"
implore un autre habitant au micro de Cliff Tchinga Mavoko de TV+Afrique.
Cette situation n'est malheureusement pas unique à Shanghai. Elle reflète un problème bien plus vaste qui touche de nombreux quartiers du Grand Libreville, confrontés à une croissance démographique rapide et à une urbanisation qui fait abstraction des besoins essentiels des populations les plus vulnérables.
Le CTRI a un défi de taille à relever. Moderniser et améliorer les conditions de vie dans des quartiers comme Shanghaï.