LE CGI AU COEUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE AU GABON: UN MODÈLE POUR L'ENTREPRENEURIAT

Sous la tutelle du ministère de l'Économie Numérique et des Nouvelles Technologies de l'Information et de la SPIN, le Centre Gabonais de l'Innovation (CGI) se positionne comme un acteur clé de l'innovation et de la transformation numérique au Gabon. Le directeur de l’établissement Stéphane Zeng a récemment dévoilé les axes de développement stratégiques pour l’année à venir, soulignant quatre objectifs majeurs qui devraient modeler l'avenir technologique du pays. Le CGI ambitionne de catalyser le Made In Gabon en matière d'innovation technologiques qui répondent de manière pragmatique aux besoins et opportunités de l'écosystème. Le CGI entend renforcer son rôle en tant que catalyseur du développement technologique et entrepreneurial au Gabon. L’objectif est clair : faire du pays un acteur de premier plan dans l’économie numérique en Afrique, tout en valorisant les talents locaux et en répondant aux enjeux économiques du futur.
Un modèle d'extension pour le Falab
Le premier objectif du CGI concerne la collaboration avec le Falab, le laboratoire d'innovation de Moanda, afin de l'étendre et de le rendre autonome. Le CGI vise à proposer un modèle de gestion permettant à ce lieu emblématique de l'innovation de devenir un véritable moteur d’entrepreneuriat au Gabon.
"Est-ce possible d’avoir une collaboration autour du Falab du Gabon pour en faire une extension du Falab du CGI ?"
a demandé le directeur. Il souligne que cette coopération pourrait offrir une autonomie progressive à cette structure, et permettrait de renforcer son rôle en tant que tremplin pour les jeunes entrepreneurs locaux.
L’ambition est limpide : transformer le Falab de Moanda en un pôle d'innovation capable de se gérer indépendamment, tout en étant un modèle pour d’autres régions du Gabon. En effet, l’objectif n’est pas seulement de promouvoir les startups locales mais aussi de former de futurs entrepreneurs capables de répondre aux défis socio-économiques du pays.
Acculturation numérique et formations dans les établissements
Le deuxième objectif porte sur la déploiement du Programme National d'Acculturation Digitale (PNAD), tant pour le public que pour les établissements privés. Ce programme vise à sensibiliser les jeunes générations aux enjeux du numérique et à préparer les étudiants à un avenir technologique. Comilog, acteur majeur de la région, s’engage en fournissant des infrastructures pour soutenir ce projet.
Le CGI envisage de commencer par une phase pilote à Moanda, en collaborant avec des établissements comme celui d'Henri Syvoz, pour y accueillir une vingtaine d’élèves. Cette initiative préfigure un programme d’acculturation qui se déploiera à l’échelle nationale dès l’année prochaine, avec des premiers résultats attendus dans les provinces. L’idée est de démarrer dès maintenant, en pilotant des actions de sensibilisation, tout en offrant aux jeunes une véritable formation pratique.
Le M.E.R Eco : Un cadre pour les projets innovants
Le troisième axe stratégique est la mise en place du "M.E.R Eco", un cadre de collaboration qui permettrait au CGI et à ses partenaires de co-construire des projets autour de la technologie et de l’innovation. Ce partenariat englobe plusieurs initiatives, dont celle liée à la pollution atmosphérique, mais aussi des sujets directement liés à la cartographie numérique et au cadastre digitalisé.
Une des propositions novatrices concerne l’exploitation des ressources naturelles du Gabon : en intégrant des données minières sur des cartes numériques, le projet permettrait à tout utilisateur intéressé par l’exploitation de ressources comme l’or ou le manganèse de visualiser les zones concernées. Un processus automatisé permettrait alors d’entamer des démarches administratives, comme la demande d'exploration minière, directement via des outils numériques. Le CGI souhaite rendre ce projet opérationnel à travers un partenariat avec des institutions privées et publiques.
Le Made in Gabon : Fabriquer localement pour répondre aux besoins du pays
Enfin, le CGI prône un modèle de fabrication "Made in Gabon", allant au-delà des simples prestations de services pour produire des technologies locales adaptées aux besoins spécifiques du pays. L’objectif est de concevoir et assembler des produits technologiques comme des ordinateurs, des téléphones, des tablettes, voire des drones, entièrement fabriqués au Gabon. Ces équipements seraient conçus spécifiquement pour répondre aux réalités locales, qu’il s’agisse des contraintes géographiques ou des besoins spécifiques des institutions publiques et du secteur privé.
Ce projet ambitieux s’inscrit dans une vision plus large de l’autonomisation du pays en matière d’innovation et de production locale. À terme, le CGI souhaite que les entreprises qui émergent du Falab puissent elles-mêmes devenir des pourvoyeurs d'emplois, en lançant des produits et services locaux qui non seulement répondent aux besoins du Gabon, mais sont également exportables.
Un rôle pivot pour l'entrepreneuriat
Dans cette dynamique, le CGI joue un rôle central : celui de centre d’incubation pour les startups locales. Son ambition est de faire émerger des entrepreneurs gabonais capables de lancer des entreprises pérennes et génératrices d’emplois.
"L'objectif est de fabriquer du Made in Gabon, de former des entrepreneurs au Falab et de les accompagner dans la mise en place de leurs projets"
explique le directeur. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de changer les mentalités et de valoriser l’entrepreneuriat local comme moteur de croissance durable pour le pays.