LE SNEC-ENS DÉNONCE LA RÉVOCATION INJUSTIFIÉE DU DG

L'Ecole normale supérieure (ENS) est plongée dans une crise après la suspension, le 4 janvier 2024, de son directeur général, le Pr. Rufin Didzambou, par le ministre de l'Éducation nationale. Le président du Syndicat national des enseignants et chercheurs de l'ENS (Snec-ENS), Hilaire Ndzang Nyangone, a réagi avec fermeté et véhémence lors d'une conférence de presse, dénonçant une décision illégale et mettant en lumière la position inflexible des syndicats.
"La présence massive de nos collègues aujourd'hui témoigne de l'injustice de cette suspension"
a déclaré Ndzang Nyangone. Il a rappelé que la nomination du DG se fait en Conseil des ministres, sur proposition du ministre de l'Enseignement Supérieur, et que seule cette instance peut le destituer.
"Le ministre de l'Éducation nationale n'a pas le pouvoir de nommer ni de révoquer le directeur général de l'ENS, un établissement d'enseignement supérieur"
a-t-il insisté.
Le président du Snec-ENS a également clarifié la situation quant à la poursuite des fonctions du DG.
"Tant qu'un nouveau conseil des ministres ne se prononcera pas, le Pr. Didzambou reste en poste"
a-t-il martelé. Une assemblée générale des enseignants et chercheurs de l'ENS a entériné cette position, votant à l'unanimité le maintien du directeur général. Un autre vote unanime a confirmé la demande de sortie de la co-tutelle avec le ministère de l'Éducation nationale et la mise en place de trois journées "École Morte".
Interrogé sur les implications de cette crise, Hilaire Ndzang Nyangone a accusé le ministre de l'Éducation nationale de s'ingérer dans les prérogatives du ministre de l'Enseignement Supérieur.
"Le ministre de l'Éducation nationale se trompe de terrain de jeu. L'ENS est un établissement d'enseignement supérieur, et il est inacceptable qu'elle soit sous sa tutelle"
a-t-il déclaré. Il a appelé le ministre Camélia Ntoutoume Leclerc à se concentrer sur ses responsabilités au sein du ministère de l'Éducation nationale.
Les divergences de vues entre le ministère de l'Éducation nationale et le Snec-ENS sur la gouvernance de l'ENS ont atteint leur paroxysme. C’est une véritable bataille de compétences à laquelle on assiste entre les deux ministères qui se disputent la gestion de ce prestigieux établissement d'enseignement supérieur.