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SOUPÇONS DE DÉTOURNEMENTS ET DE GESTION OPAQUE: L'AVENIR S'ASSOMBRIT

SOUPÇONS DE DÉTOURNEMENTS ET DE GESTION OPAQUE: L'AVENIR S'ASSOMBRIT
Le Gabon a acquis Assala Energy en juin 2024 pour 1,055 milliard de dollars (633 milliards de FCFA), grâce à un emprunt contracté auprès de Gunvor, un acteur majeur du négoce pétrolier.

Le Gabon a acquis Assala Energy en juin 2024 pour 1,055 milliard de dollars (633 milliards de FCFA), grâce à un emprunt contracté auprès de Gunvor, un acteur majeur du négoce pétrolier. Cet investissement devait marquer une étape décisive pour l’autonomie énergétique du pays. Mais derrière cette opération ambitieuse se cache une gestion chaotique, où les fonds destinés au remboursement de la dette sont dilapidés.



Chaque mois, le Gabon est tenu de rembourser 20 millions de dollars, soit 240 millions de dollars annuels (144 milliards de FCFA). Cependant, les pratiques douteuses des responsables de Gab’oil compromettent cette obligation. Entre soupçons de détournements de fonds pour des campagnes référendaires et création illégale d’une régie d’avance, les alertes s’accumulent.



Malgré la mise sous scellés des bureaux de la Direction générale et financière, les activités suspectes se poursuivent. Des contrats attribués sans appels d’offres profitent à des entreprises parfois sans expérience avérée. Parmi elles, Gewe, fondée en avril 2024, reçoit 800 millions de FCFA pour une station-service à Amissa, tandis qu’Elite Expertise obtient 1,2 milliard de FCFA pour Cocobeach.



Le Conseil d’Administration, pourtant composé de figures-clés (Présidence, ministère du Pétrole, SGEPP), reste passif. Pire, ses membres voient leurs primes doubler, passant de 1 million à 3 millions de FCFA, alimentant des soupçons de complicité.



La situation est critique. Gab’oil, endettée à hauteur de 50 milliards de FCFA auprès de ses fournisseurs, détourne ses ressources pour des projets non prioritaires. Ces dysfonctionnements appellent une refonte urgente de la gouvernance.



Le Gabon, déjà fragilisé économiquement, ne peut se permettre de sacrifier sa souveraineté énergétique sur l’autel de la gabegie. Il est temps d’exiger une gestion éthique pour préserver les intérêts du pays.



 

Par Pamphile EBO

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