Des horreurs qui ont été dénoncées par les victimes et trois anciens internationaux, Parfait Ndong, Rémy Ebanega, et Brice Makaya. Pendant plus de 10 ans, de jeunes footballeurs gabonais ont été forcés à avoir des relations sexuelles individuelles et collectives avec des personnes adultes notamment des entraîneurs, des sélectionneurs et des proches desdits techniciens. Des nuits durant, les bourreaux venaient dans les chambres où dormaient les garçons en mise au vert, les prenaient l’un après l’autre, allaient les violer et revenaient quelques heures plus tard chercher d’autres, pour aller les violer à leur tour allègrement. 

“ Nous étions à l'hôtel à la veille d’un match international avec l’équipe nationale junior, témoigne une victime. Il y avait trois entraîneurs autour de moi. “ Capello” m’a dit qu’il me manquait quelque chose, qu’il fallait qu’il me donne la “ présence d’esprit”. Il a dit quand je jouais, j'étais vide à l’intérieur. Tout à coup, j’ai réalisé que j’étais seul dans une pièce avec trois hommes, j’ai commencé à trembler, j’avais tellement peur. “ Capello m’a alors dit que cela ne prendrait pas beaucoup de temps qu’ils étaient trois dans la pièce et qu’ils allaient tous s’occuper de moi, et que cela ne ferait pas mal. Il  m’a dit que je serais tout le temps sélectionné pour jouer dans l’équipe nationale par la suite ”. 

Parfait Ndong,  dit avoir alerté les plus hautes instances du football gabonais, sans succès. “ J’ai parlé au président de la ligue, j’ai parlé au président de la fédération gabonaise de football, j’ai été voir le ministre des Sports.  J’ai demandé une audience au Premier ministre de l'époque, mais aucun des quatre n’a voulu m’écouter. J’ai fait plusieurs interventions dans les télévisions et les radios locales mais cela n’a jamais été diffusé. Personne n’a pris en considération ce que je disais “, a regretté l’ancien teigneux défenseur d’Azingo National. “  

“Transmettre la clé du succès par un processus sexuel”

En décembre 2021, le journal britannique the Gardian, avait cité plusieurs personnalités du football gabonais soupçonnées d’abus sexuels sur une centaine de garçons, pendant plusieurs décennies.  “Capello disait aux enfants qu’il leur fallait avoir la  “ présence d’esprit” pour être performant en équipe nationale. Et que c’était par des relations sexuelles consentantes ou non qu’il leur transmettait la réussite et le succès. Plusieurs centaines d’enfants seraient tombés dans le piège, entraînés par le rêve d’avoir une brillante carrière internationale.

Brice Makaya, ancien attaquant international, a lui aussi averti toutes les instances du football sur les atrocités commises sur les jeunes footballeurs gabonais. Mais personne ne l’a pris en considération.  

Quant à Rémy Ebanega, il a accusé la Fédération internationale de football (FIFA) et la Confédération africaine de football (CAF), de n’avoir rien fait pour venir en aide à ces enfants. 

“Capello”, qui a avoué ces horreurs, médite actuellement sur son sort en prison, en compagnie de trois autres entraîneurs.

---