RÉPUBLIQUE CENTRAFICAINE :BIENTÔT UN PROJET DE RÉFERENDUM?

Touadéra a été élu en 2016 puis réélu en 2020 alors que moins d’un électeur sur trois a eu la possibilité d’aller aux urnes pour des raisons de sécurité. Il est accusé par l’opposition et la rébellion de vouloir, en se faisant réélire en 2025, rester « président à vie » du deuxième pays le moins développé du monde, selon l’ONU.
Faustin Archange Touadéra, veut il être président à vie ?
L’organisation internationale reproche en outre au régime du chef de l’État, au diapason des capitales occidentales et des ONG, d’avoir mis la Centrafrique sous la coupe des mercenaires russes de Wagner pour combattre les rebelles.
« J’ai décidé […] de soumettre au référendum le projet d’une nouvelle Constitution »,
a déclaré le chef de l’État dans un message à la Nation enregistré et posté sur la page Facebook de la présidence.
« Il n’y aura pas de troisième mandat, mais les compteurs seront remis à zéro » avec une nouvelle Constitution, « et il y aura un nouveau mandat que tout le monde pourra briguer, y compris le président Touadéra s’il le souhaite »,
a affirmé Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président.
Le 22 septembre 2022, M. Touadéra avait essuyé un revers juridique quand la Cour constitutionnelle avait annulé un de ses décrets mettant en place un Comité chargé de rédiger une nouvelle constitution.La Cour invoquait notamment le fait que le Sénat, chambre haute du Parlement et prévu dans la précédente Constitution, n’avait toujours pas été mis en place.
En effet, le pouvoir a mis à la retraite d’office en janvier 2023 la présidente de la Cour constitutionnelle Danièle Darlan, principale artisane de l’invalidation. Et le Mouvement Coeurs Unis (MCU) de M. Touadéra, archi majoritaire à l’Assemblée nationale avec l’appoint de partis satellites, a multiplié les manifestations pour fustiger la juridiction suprême et réclamer une nouvelle Constitution par voie référendaire.
« Cette nouvelle constitution sera rédigée pour que M. Touadéra reste président à vie »,
a commenté Nicolas Tiangaye, ancien premier ministre et membre du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), une plateforme de l’opposition.
Une guerre civile très meurtrière avait éclaté en 2013 quand une alliance rebelle dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Ce dernier a mobilisé des milices d’autodéfense à majorité chrétienne et animiste, les anti-balakas, pour tenter de reprendre le pouvoir.