"ALLER À LA RETRAITE EN B2”
La grogne est palpable depuis des mois dans les couloirs des hôpitaux publics gabonais. Entre affectations bloquées, mutations à l’arrêt, locaux délabrés et carrières stagnantes, les agents de santé filent du mauvais coton. Mais ce mardi 9 septembre 2025, un vent d’espoir semble avoir soufflé au ministère de la Santé, où le Pr. Adrien Mougougou a rencontré les partenaires sociaux pour une séance d’échanges très attendue.
Durant cette rencontre, plusieurs préoccupations du secteur ont été évoquées. Le ministre n’a pas fui les sujets qui fâchent. Au contraire, il a tenu à rassurer les syndicats sur la volonté du gouvernement de sortir la santé de la mauvaise passe qu’elle traverse.
« C’est vraiment un devoir de restauration de la dignité de ces personnels qui, pendant longtemps, souffrent de l’absence de leur valorisation »
a affirmé le Pr. Adrien Mougougou, déterminé à sortir les agents de santé de la précarité.
Le constat est accablant. Certains agents publics croupissent dans les mêmes grades depuis plus de 20 ans.
« Un agent public ne peut pas commencer en B2 et aller à la retraite en B2. L’État ne leur a pas donné cette possibilité-là de pouvoir repartir dans les écoles »
a-t-il regretté, en fustigeant un système bloqué, qui a laissé un goût amer dans la bouche de nombreux fonctionnaires.
Des décisions fortes ont été annoncées, en droite ligne avec les engagements du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Parmi elles, la publication prochaine des arrêtés d’affectation et de mutation, ainsi que l’identification des sources de financement pour les formations professionnelles. Le ministre a également insisté sur l’élaboration de listes de candidats pour les concours à venir, prévus début octobre 2025.
« Le chef de l’État est le premier à fustiger cet état de fait, et donc à donner la possibilité à l’administration d’essayer de faire quelque chose »
a poursuivi Mougougou.
Face à une situation qui file du mauvais coton, les syndicats sortent de cette réunion rassurés. Ils appellent toutefois les agents à la patience et à garder leur calme. Car si la volonté politique est affichée, il faudra plus que des promesses pour sauver les meubles. Dans un secteur où l’on a trop souvent essuyé les plâtres, la moindre étincelle doit être surveillée comme du lait sur le feu.